Ma position est claire, et contrairement à certains politiques de droite comme de gauche, je n’ai jamais changé d’avis au grès du temps. Je suis défavorable au droit de vote, droit de voter et d’être élu pour les étrangers, car pour moi, comme pour tous les bonapartistes, le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française. Je suis contre le principe de donner les droits de voter et d’être élu aux étrangers non pas comme certains pour stigmatiser, pour diviser ou par peur de l’étranger, mais tout simplement parce que notre tradition républicaine est claire : en France le droit de vote est indissociable de la citoyenneté.
On vote parce que l’on est Français. Donner le droit de vote aux étrangers, cela revient donc à vider la citoyenneté d’une part essentielle de sa substance. Et si l’on veut accéder au droit de vote et d’éligibilité, qui est la plus haute manifestation de l’appartenance à une nation, il faut faire la démarche de vouloir lier son destin à un pays en demandant la nationalité française et en entamant une procédure de naturalisation. D’ailleurs, les étrangers sont les premiers à adhérer à cette vision exigeante de la citoyenneté puisque la possibilité d’acquérir le droit de vote est la première motivation citée par 73% des personnes qui entament une démarche de naturalisation (rapport de François Enel et Cyrille Cazenave « L’acquisition de la nationalité française et le parcours d’intégration », mai 2009).
Les arguments cités par la gauche pour justifier d’accorder aux étrangers le droit de vote et d’être élu ne tiennent pas la route. Pour la gauche, les étrangers paient des impôts locaux, ils devraient donc pouvoir voter aux élections locales… C’est exactement l’argument employé par François Hollande lors d’un déplacement à Madrid en octobre 2011 :
« dès lors qu’un certain nombre de résidents en France payent des impôts locaux (…). Il est normal qu’ils puissent avoir la possibilité d’en vérifier le bon usage par un droit de vote uniquement pour les élections municipales. »
C’est une conception rétrograde du vote qui nous ramène à l’époque du suffrage censitaire où seuls ceux qui payaient des impôts pouvaient voter. Le droit de vote ne s’achète pas ! Et puis si l’on suit ce raisonnement jusqu’au bout, les étrangers paient aussi des impôts nationaux,
pourquoi ne pourraient-ils pas voter aux élections nationales ? Et à l’inverse, si on suit la logique socialiste de lier le vote à l’impôt, doit-on retirer le droit de vote aux Français qui ne paient pas d’impôts ?
En outre, un pan de ce raisonnement ne tient pas, François Hollande ajoute que « ça ne vaut que pour les élections locales et en aucune manière pour les élections nationales »
C’est oublier que les élections locales ont des implications directes au niveau national, ne serait-ce que parce que les sénateurs sont élus par les élus locaux !
Pour la gauche, donner le droit de vote aux étrangers, c’est en finir avec une rupture d’égalité entre les Français et les étrangers. Il n’y a pas de rupture d’égalité : si les étrangers vivant en France ne veulent pas accéder à la nationalité française, et donc aux droits de voter et d’être élus, ils ne sont pas pour autant privés de citoyenneté puisqu’ils peuvent voter lors des élections qui ont lieu dans leur pays d’origine (c’est par exemple ce que font largement les Tunisiens ou les Marocains ou les Turcs vivant en France). Et puis le PS donne le droit de vote à tous les étrangers sans aucune exigence de réciprocité. Comment comprendre qu’on donne le droit de vote à un étranger, un Russe vivant en France par exemple, alors qu’un Français en Russie ne pourrait pas voter ? Il y a là une vraie rupture d’égalité qui ne semble pas choquer les socialistes d’ordinaire si sourcilleux sur tout ce qui touche à « l’égalité réelle ».
Le droit de vote accordé aux étrangers est une aberration intellectuelle qui prend sa source au droit de vote accordé aux étrangers communautaires. En effet de ce droit de vote est né trois sortes d’habitants en France : les nationaux, les Européens et les autres comme cela se passait à Athènes où il y avait les Athéniens, les Grecs qui avaient certains droits et les métèques qui n’avaient pas droit de citer. Dans nos villes, dans nos banlieues cela s’est traduit par le fait que le Portugais a eut le droit de voter mais pas son voisin Marocain, il y avait là quelque inconscience à jouer ainsi avec le feu. Aujourd’hui le Parti Socialiste veut donc aller au bout de la logique en accordant le droit de vote à tous les étrangers alors qu’il est dévastateur de rompre le lien entre nationalité et citoyenneté. Pour nous, bonapartistes, ce n’est que par l’acquisition de la nationalité française que doit continuer à s’obtenir le droit de vote, c’est bien pour cela que nous sommes tout autant opposés au droit de vote des « communautaires » et des « hors communautaires ». Le droit de vote des étrangers n’est qu’une fantaisie intellectuelle qui dans l’état actuel de la France est élitiste, inutile et même dangereuse.
Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.