Pour le moins, ce sujet peut paraître surprenant, voire obsolète pour ne pas dire hors sujet -dans le cadre politique- si vous n’aviez compris et appréhendé son impact au sein de notre société plus que malade.
Les ‘’gens’’ vivant en France et ce, dans leur globalité, au sein de ‘’clans’’ –je n’aime pas le mot de communauté-, souffrent de ‘’crise identitaire’’.
Parler de diversité est certes à la mode, mais invoquer –et non évoquer– la diversité mène, malheureusement, à une compétition de valeurs –valeurs supposées-. Potentiellement et tout aussi malheureusement, cette compétition aboutie à une opposition de groupes humains. Humains se reconnaissant dans des valeurs, qui parfois identiques, mais déclinées différemment, n’en deviennent pas moins Pommes de Discordes.
Rechercher ce qui diffère et exacerber la différence mène au conflit, c’est-à-dire à l’extrême contraire de la recherche du plus grand dénominateur commun. Soyons clairs, quand l’individu n’a conscience que de sa différence, il recherche la légitimité de sa supposée supériorité sur ‘’l’autre’’. Naît de cet état, la notion des ‘’Nous’’ et des ‘’autres’, ces autres ne pouvant qu’être des opposant et, très rapidement des ‘’autres négatifs’’, portant la responsabilité de tous les maux des ‘’nous’’.
Maintenant que l’on a dit que l’eau mouille et que le feu brûle… essayons de comprendre le pourquoi du mythe fondateur, de cette histoire romancée : Nos Ancêtres les Gaulois.
C’est sous le Second Empire que ce mythe –fondateur– prit naissance dans les esprits, avec ses premières cérémonies officielles pour revendiquer symboliquement cette ascendance, telle qu’entre autre l’érection de la statue de Vercingétorix sur le site d’Alésia.
Si Napoléon III était sensible à l’histoire de Jules César, en qualité de porteur de civilisation sur des terres considérées alors comme barbares ; il n’en est pas moins vrai qu’il rechercha aussi un dénominateur commun à toutes les régions de la France et, plus tard, de l’Empire, dans la mise en lumière de la civilisation Gauloise. A ce titre, il contribua largement à la redécouverte et à la mise en valeur de l’histoire des peuples gaulois. Il avait pris à cœur de retrouver le site du siège d’Alésia et fit exécuter d’importantes fouilles archéologiques qui donnèrent les résultats escomptés.
N’oublions pas que Louis Napoléon aurait été Carbonari, ce que l’on traduit en France par »Charbonnier », ce qui expliquerait sa nature de »cherchant » des mythes et coutumes ancestrales.
Cette Charbonnerie à la Française dont les buts furent les mêmes que l’Antiquariant Society de Londres, que la Société des Antiquaires de Le Brigand et de la tour d’Auvergne. Mouvement inspirant plus tard la Société d’étude des civilisations préislamiques de Mustapha Kemal Atatürk ; à savoir l’étude des civilisations antiques.
Toutes ces initiatives avaient pour essence de contrecarrer l’histoire officielle de l’époque que les religions avaient confisquée. Ces mêmes Charbonniers qui furent si présents dans les Vosges de notre regretté Ami Thierry Choffat, qui fut un grand spécialiste du Bonapartisme.
L’érection d’un Monument en l’honneur de Vercingétorix à Alésia sera le premier symbole des aspirations politiques et sociétales de l’Empereur, de son œuvre à réunir ce qui était épars, c’est-à-dire initier l’unité nationale.
Louis Napoléon réussit l’impossible, c’est-à-dire respecter et préserver les spécificités régionales au sein d’une unité plus grande… la France.
Bien entendu, la réalité historique d’une filiation par le sang n’est que pure invention, je dirais plutôt fiction, car l’idée de filiation ne fut jamais entendue comme véritable, mais comme symbolique. Mais, car il y a un mais et d’importance… la création du mythe n’avait, dans l’esprit de Louis Napoléon absolument aucune connotation raciale ou ethnique.
La création de ce mythe avait un but, c’est-à-dire réunir autour d’une histoire, la somme des valeurs qui faisaient que n’importe quel quidam pouvait se reconnaitre comme français de véritable facture. Pour paraphraser l’hymne bonapartiste, »tous les hommes libres sont Français ».
Cette appropriation devenait non seulement possible, mais factuelle. Le mythe était donc »fondateur et universel ».
La grande aventure de ce qui deviendra »le Roman National » prenait son essor. Herr Offenbach pouvait être »un grand compositeur Français », tout en étant né Juif Allemand et être le »Roi du Second Empire ». Un auvergnat devenait le frère d’un alsacien, un marseillais celui d’un amiénois… tout en restant pour l’un »lou payous’, pour l’autre Opa, le Papé ou le Pépé »… et tous étaient légitimement bercés de valeurs sous les Trois Couleurs.
Vous comprendrez bien mieux comment la maman de Romain Gary, russe de confession juive ashkénaze, pouvait affirmer et enseigner à son fils Romain :
–qu’il n’y avait que trois choses qui pouvaient légitimer qu’un homme se batte : »l’honneur, une femme et la France »…
Romain pouvait entrer de plein pied dans le roman mythique national, avoir ou plutôt prendre pour ancêtres les gaulois… et être Compagnon de la Libération. Parce que le mythe l’y invitait, lui permettait.
sic transit mundi
S’il y eut le siècle des lumières, il est le siècle des néons… ne dit-on pas que quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt.
Les années 80 entameront la destruction des symboles de notre histoire, de notre culture et reléguera la tolérance à la lanterne rouge. Et ce, en détournant la quintessence du mythe par la vertu de la stupidité et, mais surtout, de la superficialité de la pensée.
Qui n’a pas entendu affirmer que nos ancêtres n’étaient pas gaulois pour tous, notamment pour les français sans souche si je peux dire cette ânerie de pensée superficielle.
Bien entendu et scientifiquement cette affirmation d’ancêtre ne veut rien dire, mais que fait la science dans le symbolisme ?
Serions-nous devenus des padawans de Rosenberg ou des émules de l’Ahnenerbe qui recherchaient par filiation raciale une légitimité nationale ?
De nos jours, que dirait-on d’Offenbach ? Qu’il n’est qu’un juif allemand ? nous reléguons bien Ahmed à sa seule »magrhebinité » ou Mamadou à sa seule négritude… quand ses aïeux ont pu servir à Magenta, Solferino ou Verdun ?
Que pouvait-il arriver quand l’on renvoit les gens à leurs seules différences ?
Quand l’empereur nous montra le mythe du plus grand dénominateur commun, l’idiot ne regarda que la spécificité, basée sur une vérité raciale.
De nos jours, le mot gaulois est une insulte dans la bouche de ceux que les inconséquents en ont exclu. Et le racisme est né là où il fut effacé par un mythe fondateur…
Le racisme, comme tout autre rejet, a besoin d’une définition et, la seule qui convienne à la réalité est : » rejeter et/ou causer du tort à quelqu’un pour ce qu’il est et non ce qu’il fait »… que dirait la maman de Romain Gary de nos jours ? Elle qui n’aurait plus le droit d’épouser la France…
Pour détruire quelque chose, fusse-telle une grande nation, inutile d’employer la violence ou tout autre moyen de coercition, détruisez ses symboles et le reste se décomposera sans autres formes de procès…
Le mythe fondateur est-il mort, ou doit-il être à nouveau décliné ? …
Quand les gaulois tombaient au siège d’Alésia, mes ancêtres germains étaient probablement dans la cavalerie romaine. Pourtant en 1901, Georges Burtscher, partait de son Alsace pour ne pas porter de casque à pointe et ne pas »combattre la France notre mère’’.
Dommage que l’ignorance et la superficialité soient désormais ce que régie notre France…
Alors et parce qu’il ne faut pas abuser tout de même et, j’en fais appel au Peuple:
Camarades, même de racine martienne, tu as le droit, si tel est ton libre choix, d’être Gaulois !