Vers la médiocratie ou la fin d’un monde

Sans vouloir donner dans le « c’était mieux avant », ni dans la nostalgie d’une période dorée, force est de constater que notre cinquième république pourrait mourir par décomposition.

Je ne dis pas que ce système est mauvais, bien au contraire : je constate qu’il s’est autobloqué lui-même par la rouille d’un manque de grandeur.

Ce système initié par le général de Gaulle, est destiné à des personnes d’exception, respectant des valeurs puisées dans leurs convictions.

Emmanuel Macron ne répond en rien à ce que demande cette cinquième République.

Pire encore, nous avons atteint un toit de verre qui nous cantonne dans un no mans’land structurel, en fait un équilibre de médiocrité qui fait élire n’importe quel bras-cassé, pourvu qu’il ait en face un épouvantail  institutionnel , autrement dit, un candidat héritier de cette évolution de la société, à l’image des entreprises Le Pen ou Mélenchon.

Malheureusement, nous ne pourrons sortir de ce bourbier, tant que l’imaginaire populaire sera manipulé par cette opposition néfaste : les gentils et/ou acceptables incompétents contre ceux qui sont identifiés, dans l’imaginaire collectif, comme les héritiers du populisme.

Le plus dramatique étant qu’aucun des camps ne peut offrir un avenir.

L’un est l’opportunisme à se faire élire, ce qui attire tous les adorateurs d’une vie faite du beurre et de l’argent du beurre, l’autre camp est celui de la dénonciation des maux sans y apporter de remèdes solides et convaincants.

Le résultat est qu’étant envahie par les opportunistes, notre démocratie devient l’assiette au beurre des forains d’autrefois : tu y entres et tu t’accroches au bord pour ne pas en être éjecté et si possible gagner la queue du Mickey.

Ceux qui, n’ayant ni l’envergure ni l’opportunité à éclater le fameux toit-de-verre des gentils, choisissent comme plan de carrière, et   pour exister , la voie contestataire. En s’accrochant ferme à cette branche que je suis tenté d’appeler « branche métier »…

Emmanuel Macron a pu donner l’illusion d’ouvrir une troisième voie et a sans doute été élu, pour sa première élection, sur ce postulat. Je comprends que certains y aient adhéré.

Errare humanum est.

Mais ce que l’imaginaire populaire avait identifié, à l’époque, en Emmanuel Macron, comme une sorte de Napoléon III, n’était en fait que l’incarnation du fameux Rastignac du roman de Balzac. C’est-à-dire l’homme des opportunismes, sans foi ni loi, mais aussi le laquais de la finance et des banques.

La seconde élection est le bénéfice, de ce que j’appellerai non plus le toit-de-verre, mais le bouclier-de-verre.

L’imaginaire populaire comme la médiocrité des oppositions (RN et NUPES) ont favorisé la réélection de Rastignac, et, Rastignac a eu beau jeu de tondre comme mouton en foire une population manipulée par les opportunistes sans conviction mais pétris d’ambitions pour eux-mêmes-.

La cinquième n’est pas à bout de souffle : la cinquième est un beau navire sans capitaine.

S’il lui manque un souffle de vie, la cinquième est alors condamnée à la décomposition.

Entre complotisme et société bienpensante sans envergure et surtout sans courage, je ne vois pas de solution à moyen terme. A moins qu’une personnalité avec juste un brin d’honnêteté emprunte le seul chemin qui nous reste et qui soit à disposition de notre république.

Ce chemin c’est celui de L’Appel au Peuple, le parti qui prône depuis toujours l’usage du referendum, avec ce qu’il comprend de dimension plébiscitaire.

Est-il besoin de changer en profondeur notre mode de vie ?

En vérité nous n’en avons aucune certitude, nous sommes face à un doute.

Quitte à vouloir réformer en impactant la vie des gens, il est évident que la moindre des choses serait de les consulter !

Certains pensent référendum, moi je rêve plébiscite : avec toutes les implications que cela impose !

Le général de Gaulle l’avait prévu pour la cinquième et il a joué le jeu.

Mais, car il y a un mais : il avait le sens du devoir et le panache pour en tirer les conséquences.

Puisqu’aucune personnalité ne se détache, tant en termes de confiance que de compétence sollicitons l’expression populaire.

La valeur d’un débat ne se mesure pas par décibel ni avec un applaudimètre, mais par la qualité des arguments et la capacité d’écoute des uns et des autres.

Cette Fête foraine qu’est devenu notre parlement, en devient pathétique.

Les petits arrangements dans l’arrière-cour des partis ne font que renforcer le manque d’intérêt et de confiance des masses ; cela se traduit par un abstentionnisme exponentiel.

Nous avons bien un matamore sur le pont de promenade mais il nous manque vraiment un capitaine pour diriger le vaisseau.

Rendons au peuple le pouvoir de s’exprimer, d’approuver ou de dire non.

C’est au peuple qu’il faut faire appel quand il s’agit de décider de son avenir.

Éric Burstcher