Participation au discours de rentrée du ministre de l’économie Bruno Lemaire

J’étais invité le 24 août 2023 à Alex (74) par la CCI de la Haute-Savoie,

Pour rappel : je suis un modeste chef d’entreprise et je codirige avec mon frère une entreprise familiale de 15 salariés, créé par nos parents en 1979. Mon temps libre est consacré à faire de la politique, vous savez « la chose publique », et j’essaie modestement de défendre l’intérêt des Français.

 

J’avais préparé quelques questions, pour interpeller notre cher ministre sur les préoccupations des Français, mais il n’y a malheureusement eu aucun échange avec le public. Je n’ai d’ailleurs pas senti ce dernier très enthousiaste, c’est très surprenant quand on sait que l’auditoire était surtout composé de chefs d’entreprise ; serait-ce un signe de la morosité ambiante ?

Pendant le discours, je me suis même demandé comment ce gouvernement, les macronistes, pouvait se complaire à ce point dans la médiocrité ? Serait-ce même devenu pour eux une seconde nature ?

Le jour où nous serons aux affaires, ce qui arrivera tôt ou tard inéluctablement, « c’est écrit sur les murs » : pourquoi ne tomberions-nous pas dans les mêmes travers de l’autosatisfaction, du déni de la réalité et du mépris des Français ?

Nous sommes heureusement les inventeurs du référendum plébiscitaire, et ce Grand Peuple nous rappellera à coup sûr à nos obligations !

Imaginez que demain le président Macron organise un plébiscite avec une question simple :

« Approuvez-vous la politique menée depuis plus de six années ? »

Le résultat serait une participation record et un rejet massif de la politique menée depuis 2017, le pouvoir en place serait balayé !

Oui monsieur le ministre le chômage baisse (Catégorie A), mais parce que la productivité diminue, c’est d’ailleurs très inquiétant quand on est entrepreneur. Le rapport au travail a changé, pourquoi ?

Parce qu’il y a une absence totale de projet de société.

Un Français est programmé pour se lever au soleil d’Austerlitz, pour gagner des grandes batailles comme Bir-Hakeim, pour accomplir de magnifiques projets comme le Concorde ou le TGV, mais il n’est en aucun programmé pour servir des cafés en terrasse à des Allemands ou à des Américains, comme il n’est pas conçu pour claquer dans un EHPAD d’un ulcère à l’estomac avec un coton tige dans le nez sans pouvoir voir ses enfants !

Quand on a compris cela on peut commencer à faire de la politique, si on refuse de l’admettre il est préférable d’être banquier d’affaires chez Rotschild, et surtout d’arrêter de venir pourrir la vie des Français !

Bruno Le Maire a osé avancer que le bouclier tarifaire, le PGE et j’en passe, avait protégé les Français.

Mensonge ! Un de plus ! Un de trop ?

Le bouclier tarifaire a coûté aux finances publiques la bagatelle de 47 milliards d’euros ; à cela s’ajoute l’endettement d’EDF. En terme de macro-économie quand vous endettez les entreprises, ce sont les ménages qui paient : toujours !

Concernant le coût de l’électricité, comme le préconise le député de la majorité Antoine Armand : la solution serait de sortir du marché régulé de l’électricité le temps de négocier avec nos partenaires européens une sortie de crise ; cette solution a le mérite d’être plutôt équilibrée mais n’est pas du tout suivi par le gouvernement : pourquoi ?

Peut-être parce que monsieur Le Maire a des liens très étroits avec nos voisins d’outre-Rhin. Il a reçu la plus haute distinction de la RFA pour service rendu à l’Allemagne !

Il est impossible de servir « en même temps » les intérêts de la France et de l’Allemagne. J’aimerais savoir pour qui roule Bruno Le Maire ? Sûrement pas pour notre « cher et vieux pays » !

Quand on réfléchit 2 minutes, il n’y a aucun intérêt à rentrer dans un marché concurrentiel quand vous produisez l’électricité la moins chère du marché, et quand le consommateur final la paye au prix fort !

Incompétence ou corruption ?

 

Le PGE (prêt garanti par l’état) est une bombe à retardement, ce n’est en aucun cas une aide. J’aurais aimé entendre Bruno Le Maire à ce sujet ? Demain si je lui interdis de travailler (c’est ce qui est arrivé pour les commerces non essentiels pendant les périodes de confinement), et pour subvenir à ses dépenses courantes je lui propose de contracter un prêt.

Il pourra bien sûr commencer à le rembourser plus tard quand son activité aura repris ; il va donc se servir de ce prêt pour payer ses emprunts, faire ses courses, payer ses factures… C’est ce qu’on appelle les charges fixes pour une entreprise.

Le jour où Bruno Le Maire pourra reprendre le travail il va retoucher son salaire, il aura toujours ses dépense courantes à payer, mais il faudra également commencer à rembourser cette « aide ». Bruno Le Maire ne pourra donc plus partir en vacances en famille à Chamonix, il ne pourra plus donner d’argent de poche à ses 4 enfants, il ne pourra pas rénover thermiquement sa maison et il ne pourra pas acheter une nouvelle auto électrique à son épouse pour rouler dans les ZFE des grandes villes, il devra se serrer la ceinture car il a « quand même 4 enfants à nourrir » !

Bref, Bruno Le Maire se retrouvera dans la même situation que bon nombre d’entreprises qui ont contracté le PGE pour subvenir à leurs dépenses courantes, celles-ci ne pourront plus investir, se moderniser, augmenter leurs salariés etc… Je répondrai ce jour-là à Bruno Le Maire : « Il suffit de traverser la rue »

 

La baisse des charges des entreprises pourrait être une bonne idée si elle n’était pas supportée par les ménages, ils ont la fâcheuse tendance à déshabiller Paul pour habiller Jacques. Les entreprises, comme l’économie Françaises, souffrent d’un problème de compétitivité criant, mais en politique il est préférable de traiter les causes plutôt que les conséquences, cette remarque est également valable quand on veut lutter contre le trafic de drogues, il est beaucoup plus efficace d’assécher les réseaux plutôt que de verbaliser les consommateurs, d’ailleurs Bruno Le Maire a promis lors de ce discours, d’appliquer des sanctions sans délai aux délinquants qui ne payaient pas leurs amendes ! Les méchants ne sont pas près de trembler, en revanche les bons ne sont toujours pas rassurés !

Depuis que la pensée néolibérale (au milieu des années 80) a gangrené les cerveaux de nos politiciens, plus rien ne fonctionne dans notre pays, c’est une triste réalité, il suffit d’aller à l’hôpital, d’aller essayer de déposer une plainte dans un commissariat, de voir l’état de délabrement de nos écoles . . .    que dire de la justice ?

Pour rendre de la compétitivité à notre économie, il faudra mettre sur la table les problèmes que posent le marché unique avec la concurrence libre et non faussée, avec la libre circulation des capitaux, avec la libre circulation des marchandises et des travailleurs et également avec la monnaie unique. Il faudra un jour faire le bilan de ce délire !

Surtout on ne touche pas au sacro-saint marché unique, vous savez ce magnifique projet vendu par Jacques Delors. En 1992, j’avais 17 ans et je me rappelle très bien d’un de ses discours : « Le même produit sera vendu le même prix dans tous les pays adoptant la monnaie unique », j’avais trouvé cela fort séduisant même si à cette époque la politique ne m’intéressait pas du tout.

Au final, en 2023, quand on veut acheter une Peugeot, on l’achète en Espagne car elle est 30% moins chère qu’en France, bref ce marché unique dysfonctionne complètement !

 

Bruno Le Maire nous parle de pouvoir d’achat et nous dit que le problème est mondial, si on regarde le coût de l’électricité et le coût pharaonique supporté par les ménages, il ment avec aplomb, lui qui voulait provoquer l’effondrement de l’économie Russe!

Il faudrait indexer les salaires sur l’inflation, idée défendue par Henri Guaino, qui a démontré que les prix ne s’envoleraient pas et qui pour le coup : n’est pas un gauchiste !

Ce n’est pas parce qu’il y a urgence qu’il faut faire n’importe quoi, la prime Macron sur le court terme peut être une bonne solution, mais sur le long terme c’est n’importe quoi ! Pas de charges, pas d’impôts, pas de cotisations retraites, les Français n’ont pas fini de transpirer avec Bruno Le Maire !

 

Bruno Le Maire nous dit qu’il faut réduire la dépense publique, peut-être et sûrement même, mais commençons par sortir du marché régulé de l’électricité qui nous coûte un bras, arrêtons-nous 5 minutes sur la dette européenne mutualisée où l’on touchera 40 milliards d’euros avec contrepartie (dont la fameuse réforme des retraites…) et qui nous coûtera au final 40 milliards de plus, soit 80 milliards à rembourser.

Il n’y a pas à dire les macronistes ont la bosse du commerce, leur chef a réussi à racheter plus cher une entreprise qu’il avait légué aux EUA 10 ans plus tôt, je parle ici d’Alstom. Le petit Mozart de la finance s’est transformé en « Beethoven de la dette »

 

 

Le parti des macronistes devrait s’appeler « On se moque du monde », cela nous éviterait l’horrible anglicisme Renew et aurait le mérite de la transparence !

 

 

Je ressors toujours dépité des réunions organisées par des orléanistes, mais cela ne dure pas longtemps car nous avons une mission à accomplir.

Il faut donc « Croire et Oser » et tous nos efforts finiront un jour par payer :

nous le devons à ce Grand Peuple que sont les Français !

Chef d'entreprise, secrétaire général adjoint en charge des délégations pour l'Appel au Peuple.