“Trop modestes pour ne pas être intransigeants.”

Le dernier “coup de gueule” de notre ami Jean Pégot sur le Souverainisme, ma dernière sortie sur Jordan Bardella ainsi que des commentaires venant de certains napoléoniens, m’amène à donner le fond de ma pensée sur la fameuse union des droites et l’attirance que provoque certaines têtes de cette droite.

 

“Trop modestes pour ne pas être intransigeants.” Ces mots que le général de Gaulle adressa à Maurice Schumann devraient être aujourd’hui la devise de tous les bonapartistes sincères. Car ils nous rappellent une vérité essentielle : nous n’avons pas le droit de trahir nos principes pour de faciles succès politiques.

Le bonapartisme est une doctrine exigeante, héritée de Napoléon Ier comme de Napoléon III. Il est tout à la fois l’appel à l’autorité, au progrès, à l’adaptation au réel et au respect du suffrage universel. Il refuse la nostalgie stérile comme l’opportunisme vide. Il conjugue la grandeur nationale avec la justice sociale, l’ordre avec la transformation.

Certains pourraient croire que le bonapartisme est simplement un rassemblement des droites, mais il n’en est rien. Le bonapartisme, loin d’être un compromis entre les différentes tendances conservatrices, se distingue par son rejet aussi bien de l’orléanisme que des dérives actuelles de l’extrême droite. Il n’est ni une régression ni une simple alliance pragmatique, mais un projet indépendant, fondé sur des principes qui transcendent les clivages partisans. Le bonapartisme est avant tout une synthèse entre l’État et le peuple, une vision d’unité nationale qui dépasse les frontières des partis.

Face à cela, les offres politiques de Jordan Bardella, d’Éric Zemmour et d’Éric Ciotti sont des impasses dans lesquelles s’engouffrent certains bonapartistes sincères et d’autres croyant l’être.

Bardella n’est pas un pragmatique : il est un arriviste, dissimulant son absence de vision derrière des postures de respectabilité. Son ambition personnelle prime sur toute réflexion sérieuse pour la France. Il ne cherche pas à relever le pays, mais à capitaliser sur l’épuisement de la classe politique.

Quant à Zemmour, il n’est pas le restaurateur de l’idée nationale qu’il prétend être. Il est un passéiste, enfermé dans une vision figée de l’histoire, incapable de comprendre que le génie français a toujours été d’inventer et non de répéter. De plus, loin d’incarner l’État fort, il défend une vision euro-libérale de l’économie, hostile à toute intervention de l’État dans l’industrie, l’aménagement du territoire, l’essor des classes populaires — autant de piliers essentiels pour tout bonapartiste.

Et Éric Ciotti, quant à lui, incarne un autre piètre exemple de la politique actuelle. Bien loin d’être un défenseur de principes forts et d’une vision claire pour la France, il doit la survie de son mouvement et l’élection de quelques députés à sa soumission servile aux sirènes du Rassemblement National. Il n’est, en réalité, qu’un bon petit auxiliaire, suivant docilement la ligne politique de ce parti, dans l’espoir d’obtenir des miettes de pouvoir. Son action n’est qu’un symptôme de cette dérive où certains, par calcul politique, préfèrent se fondre dans le moule des “populismes”, au lieu de revendiquer une grande ambition pour la France.

Le bonapartisme n’est ni la crispation nostalgique ni le libéralisme sauvage : il est l’alliance du peuple et de l’État, du mouvement et de l’ordre, du progrès et de la souveraineté.

Si nous sommes “trop modestes pour ne pas être intransigeants”, alors nous devons rester fidèles à cette exigence.

Refuser la facilité, refuser la séduction des impostures, refuser la médiocrité. Ne pas céder aux modes mais préparer, dans la fidélité aux principes, la grande réconciliation du peuple et de la nation.

Être bonapartiste aujourd’hui, ce n’est pas chercher la victoire électorale à tout prix avec n’importe qui ; c’est tenir la France prête pour le jour où elle aura, de nouveau, besoin de l’État fort et juste que nous portons. C’est pour cela que nous irons dans les combats électoraux avec nos couleurs et sans alliances contre nature qui feraient de nous des obligés.

Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.