Dans une France secouée par les tensions identitaires, les crispations autour de la laïcité et les avancées de l’islamisme, une question devient urgente : comment organiser un islam de France pleinement intégré à la République ?
Trop longtemps, l’État s’est contenté de demi-mesures, de structures inefficaces ou d’annonces sans suite. Le Conseil Français du Culte Musulman s’est délité, le Forum de l’islam de France peine à convaincre, et pendant ce temps, les influences étrangères et les prêcheurs radicaux prospèrent dans un vide institutionnel. Il est temps de faire ce que la République sait faire lorsqu’elle est sûre d’elle-même : organiser, structurer, intégrer sans se renier.
Un précédent historique : Napoléon et les Juifs
En 1806, Napoléon Bonaparte, confronté à la question de l’intégration des Juifs dans la nation, convoque une assemblée de notables juifs. Il ne s’agit pas d’une tentative de domination ou de marginalisation, mais d’un acte politique fondateur : il veut savoir si les pratiques religieuses sont compatibles avec les lois de la République. En 1808, il crée le Consistoire central israélite, instance officielle du culte, reconnue par l’État et garante du respect des règles civiques.
Cette approche ne visait pas à dissoudre une foi dans la République, mais à l’encadrer dans un cadre national, en assurant liberté de culte et loyauté civique. Cette logique claire, ferme mais respectueuse, doit aujourd’hui inspirer la refondation de l’islam de France.
La sagesse musulmane d’Abd el-Kader
Pour accompagner ce chantier, une figure historique peut servir de boussole : l’émir Abd el-Kader. Chef de guerre, mystique soufi, protecteur des chrétiens de Damas, il incarne un islam à la fois enraciné et spirituellement ouvert, résolument étranger au fanatisme. Son combat contre la France n’empêcha pas son admiration pour les principes républicains, ni l’estime qu’il reçut de ses contemporains français.
Alexis de Tocqueville, observateur lucide de la colonisation, salua en lui un esprit élevé, un homme d’État à la stature rare. Napoléon III, lui, lui accorda la Légion d’honneur et le traita avec le respect dû à un chef noble et lettré, conscient que l’émir portait en lui une vision éclairée de l’islam, compatible avec l’ordre républicain.
À l’heure où l’islamisme prospère sur l’ignorance, la rupture et la haine de l’Occident, Abd el-Kader est l’antidote que nous avons dans notre propre histoire : un musulman fidèle à sa foi, et respecté de la France, car respectueux d’elle.
Répondre à LFI : ni amalgame, ni déni
Certains, comme Éric Coquerel (LFI), s’offusquent qu’on puisse se référer à Napoléon. Ils le qualifient d’« antisémite », tentant ainsi de discréditer toute réflexion sur l’organisation de l’islam de France. Cette stratégie est révélatrice d’un malaise idéologique profond : une gauche qui, sous prétexte de défendre les musulmans, refuse de voir les dérives islamistes ; une gauche qui ne condamne l’antisémitisme que lorsqu’il vient de l’extrême droite, et qui relativise les violences lorsqu’elles viennent de milieux islamo-radicaux.
Faut-il rappeler que LFI a refusé de condamner l’antisémitisme du Hamas ? Que certains de ses élus invoquent sans cesse l’« islamophobie » pour ne jamais nommer l’intégrisme religieux ? À force de courir après les clientèles communautaires, cette gauche-là banalise le séparatisme qu’elle prétend combattre.
Une République protectrice, mais structurante
Organiser l’islam de France, ce n’est pas stigmatiser les musulmans. C’est au contraire les protéger contre les ingérences étrangères et les discours radicaux, et leur permettre de pratiquer leur foi dans la paix et dans un cadre français.
Cela suppose :
- une instance représentative du culte musulman indépendante des États étrangers ;
- une formation des imams en France, en français, dans un cadre compatible avec les principes républicains ;
- un financement transparent, respectueux de la laïcité ;
- et une affirmation constante de ce principe : la loi de la République prime sur toute prescription religieuse.
La République doit oser
Ni hostilité, ni laxisme. Ni communautarisme, ni assimilation sèche. Mais une République qui organise, qui parle clair, qui attend la loyauté et offre en retour la considération et la stabilité. C’est ce que Napoléon a fait avec le judaïsme. C’est ce qu’Abd el-Kader a compris dans son rapport à la France. C’est ce que nous devons faire avec l’islam de France aujourd’hui.
La République n’a pas à s’excuser d’exister ! Elle doit simplement cesser d’avoir peur d’être elle-même !
Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.