La mort de l’élevage n’est pas une solution !

C’est devenu tristement habituel de voir les éleveurs se faire calomnier de toutes parts.

Se faire calomnier par les antispécistes qui veulent la fin pure et simple de l’élevage, se faire calomnier parce que soi disant leur métier ressemble à de l’esclavage des animaux.

Tout ceci n’est que foutaise pour celles et ceux qui ne connaissent pas le métier d’éleveur.

Mais ce mois de mai 2023 a été très riche en critiques et propos acerbes envers l’élevage français, notamment bovin.

Cela a commencé avec Michel Édouard Leclerc, le dirigeant de l’enseigne éponyme.

Le 10 mai dernier, il appelait sur BFM TV à se fournir davantage à l’étranger car c’est moins cher.

Forcément, les normes et les charges sont moins drastiques et coûteuses que dans l’hexagone.
Mais ce n’est pas un fait nouveau que des enseignes de la grande distribution s’approvisionnent en denrées alimentaires étrangères.
Car n’oublions que la moitié des poulets consommés en France est importée, il en est de même pour 30% des fruits et légumes !

Une semaine après les propos de Monsieur Leclerc, c’est au tour de Bruno le Maire d’assener un coup de massue, le 17 mai 2023.

En pleine visite d’inauguration d’une usine HappyVore ( anciennement « Les Nouveaux fermiers), financée par Xavier Niel qui promeut la viande végétale, Bruno le Maire ne trouve pas mieux que de tweeter ceci :
« Le saviez-vous ? 100g de protéines végétales génèrent de 60 à 90 % de gaz à effet de serre en moins que 100g de protéines animales. »

Une abberation pour un ministre de l’économie, anciennement ministre de l’agriculture, de surcroît.

Et la Cour des Comptes d’enfoncer le clou, une semaine plus tard, en stipulant qu’il fallait baisser le cheptel bovin français…

Si on voulait tuer l’élevage en France, on ne s’y prendrait pas autrement.

Arrêtons de considérer l’élevage bovin français comme le bouc émissaire de la pollution !

L’élevage permet de recycler le carbone.

A titre d’exemple, un troupeau de 50 vaches adultes et de 80 jeunes produit 80 tonnes de carbone.

L’usage des « installations » (tracteurs, logistique, etc) produit 32 tonnes de carbone.
Ce qui fait 112 tonnes…mais les pâtures ( 60 hectares en moyenne sur une exploitation agricole) retiennent 500 tonnes de carbone.

Donc, 500-112= 388.
Ce sont donc 388 tonnes de carbone recyclées par an et par exploitation.

Comment peut-on affirmer que l’élevage français pollue ?

Les prairies sont de véritables puits à carbone !

Qui oserait affirmer que l’élevage bovin brésilien ou étatsunien, où les bêtes paissent dans de la terre battue ou à même le goudron,
seraient plus respectueux de l’environnement que l’élevage bovin français, où les animaux broutent l’herbe et entretiennent les paysages ?!

On nous parle toujours de « souveraineté alimentaire » mais certains industriels et distributeurs vont chercher ailleurs, c’est-à-dire à l’étranger. Et certains acteurs de l’agroindustrie n’hésitent pas à se positionner en faveur des substituts végétaux de viande ! Un scandale !

De plus, les politiques signent des accords de libre-échange qui font venir des produits fabriqués dans des normes radicalement différentes des nôtres.

On nous parle de rémunération des éleveurs mais on veut baisser les prix en magasin pour aider les Français.
C’est drôle car lorsque les prix augmentent en magasin, les prix payés aux éleveurs ne suivent pas la tendance…

Que l’on se rende compte que sans élevages, des territoires entiers de notre pays vont se retrouver à l’abandon, vont devenir des friches.
Dans les zones de montagnes, dans les zones humides, que faire sinon de l’élevage ? De la grande culture ?! De la méthanisation !?

Soyons sérieux et défendons l’élevage bovin français, le plus vertueux et salutaire pour l’environnement !

Valentin Lagorio (Délégué Général de l’UDT)