“Napoléon III n’aurait jamais tapé sur la tête des auto-entrepreneurs et des micro-entreprises”

Messieurs-Dames, voyez-vous Napoléon III, en redingote et moustache bien cirée, s’en prendre à un honnête vendeur de savon bio fabriqué dans sa cuisine ou à un développeur freelance planqué dans un café Wi-Fi ? Allons donc ! Ce serait insulter l’esprit impérial d’initiative.

Ce bon Napoléon — Louis pour les intimes — rêvait de voies ferrées, de canaux, de boulevards haussmanniens et de progrès industriel. Il n’aurait jamais matraqué de taxes ces braves micro-entrepreneurs, ces nouveaux hussards de l’économie moderne, armés non pas de sabres, mais de smartphones et de tableurs Excel. Imaginez-le, en visite dans un salon de l’auto-entreprise, s’exclamant :”Messieurs, vous êtes l’honneur du travail et la gloire de l’Empire. Que chacun ait son SIRET et que l’État se tienne tranquille !”

Non, Napoléon III n’aurait pas bricolé des formulaires Cerfa incompréhensibles ou imposé à tout-va des cotisations sociales si sournoises qu’elles poussent le graphiste indépendant à songer à l’exil fiscal… en Corrèze.

Lui, il aurait distribué des médailles à ces couturières en ligne, ces coachs bien-être, ces réparateurs de vélos électriques — car en bon souverain des temps modernes, il aurait su que ce sont eux qui tissent encore le tissu économique de la France. À la main, à la sueur du front et à la fibre optique.

Alors que nos contemporains leur envoient plus volontiers des contrôles URSSAF que des lauriers, alors que certains veulent abaisser leur seuil de déclaration de TVA, Louis-Napoléon, lui, aurait déclaré d’un ton solennel, en se caressant la moustache : “Laissez vivre les micro-entrepreneurs, car ce sont eux qui rendront l’Empire… rentable.”