Le référendum n’est pas une discussion de comptoir : c’est un acte démocratique majeur

À l’heure où certains voudraient faire du référendum un outil de diversion ou un simple baromètre d’opinion, il est temps de rappeler ce qu’il est réellement : un acte démocratique grave, exigeant, et porteur d’une vision haute de la souveraineté populaire.

Le référendum, c’est la parole directe du peuple. Ce n’est pas un slogan, ni une pétition géante, encore moins une réponse impulsive à une émotion du moment. C’est un engagement collectif, qui nécessite du temps, de la clarté, de la pédagogie et du respect pour l’intelligence des citoyens. Il ne peut ni ne doit être réduit à une conversation de comptoir.

Les bonapartistes l’ont toujours affirmé : la source du pouvoir réside dans le peuple souverain. C’est le sens profond de l’“appel au peuple”, pilier de la tradition bonapartiste. Napoléon Bonaparte, tout comme Napoléon III, n’ont jamais prétendu gouverner sans le consentement populaire. À plusieurs reprises, ils ont consulté directement la nation par le référendum, non par démagogie, mais parce qu’ils savaient que la légitimité véritable ne peut venir que du suffrage universel.

Cette tradition nous engage encore aujourd’hui. Nous, bonapartistes, défendons une vision sérieuse, rigoureuse et responsable du référendum. Il doit porter sur un sujet clair, dont les conséquences sont connues, débattu publiquement dans tout le pays. Chacun doit pouvoir se forger une opinion informée, à l’abri des manipulations ou de la simplification abusive. C’est à ce prix que le référendum est une force pour la démocratie, et non un piège pour la République.

La démocratie directe ne s’oppose pas à la démocratie représentative : elle l’enrichit, à condition qu’elle soit exercée avec sérieux. Nous refusons que le référendum soit convoqué à la va-vite pour contourner le Parlement ou pour flatter les frustrations du moment. Il ne s’agit pas de voter par colère ou par réflexe, mais en pleine conscience.

Redonner toute sa noblesse au référendum, c’est faire confiance au peuple. C’est aussi exiger que le pouvoir politique assume ses responsabilités : éclairer, expliquer, débattre. C’est ce respect profond de la souveraineté populaire qui distingue la tradition bonapartiste, et que nous continuerons de porter, avec exigence et fidélité.

Parce que la voix du peuple ne se résume pas à une humeur, elle mérite un cadre digne d’elle. Le référendum, c’est la République qui s’adresse à elle-même, avec gravité.

Jean Pégot