Choc de souveraineté

Depuis des décennies, la France s’enfonce dans une crise de puissance. Affaiblie sur la scène internationale, désindustrialisée, écrasée par la dette, fragmentée dans son organisation territoriale, elle semble condamnée à gérer son déclin dans un cadre qui l’empêche d’agir : celui de l’Union européenne et de l’euro.

Ce système n’est plus réformable dans sa forme actuelle. Il est devenu l’obstacle principal à tout redressement national. Le moment est venu de poser une question simple, mais essentielle : pouvons-nous sauver la France sans en sortir ?

 

I. L’euro, carcan budgétaire et monétaire

En adhérant à l’euro, la France a abandonné le contrôle de sa monnaie et de ses taux d’intérêt à une banque centrale indépendante, pensée pour l’Allemagne. Elle ne peut plus :

Dévaluer pour rétablir sa compétitivité industrielle,

Émettre sa propre monnaie pour financer ses grands projets d’infrastructure et d’innovation,

Choisir librement sa politique budgétaire.

L’État français est devenu un comptable sous tutelle de Bruxelles et de Francfort. Une France privée de ses leviers monétaires et budgétaires ne peut se réformer à la hauteur des enjeux actuels. Ce carcan empêche tout véritable redressement.

 

II. L’Union européenne, machine à désintégrer les nations

Loin du rêve initial, l’UE est devenue une technocratie post-nationale :

Elle impose une vision unique du monde, fondée sur la libre circulation absolue, le primat du marché, et la neutralisation de la souveraineté des États.

Elle interdit les politiques industrielles, sauf à condition d’implémenter des règles communes souvent absurdes.

Elle empêche les peuples de choisir leurs priorités : la Cour de Justice peut censurer des lois votées par le Parlement français.

La France a cessé d’être libre. Elle n’est plus une nation pleinement maîtresse d’elle-même. Plus grave encore, la construction européenne, loin de renforcer notre pays, a contribué à son affaiblissement, notamment par l’alignement des intérêts de Paris sur ceux de puissances économiques, comme l’Allemagne ou les États-Unis.

 

III. Révision des traités : une première voie, mais une voie difficile

Avant de choisir la rupture, il est nécessaire de tenter la révision des traités européens. C’est la voie de la négociation, de la responsabilité. La France doit exiger de l’Union européenne une réforme en profondeur, à la hauteur de nos besoins de souveraineté.

  1. Modifier l’article 55 de la Constitution

La crise actuelle montre qu’en ces circonstances exceptionnelles, la solidarité internationale, et surtout européenne, est une chimère. Chaque Etat lutte pour ses intérêts, contre ceux des voisins, et pour la garantie de sa souveraineté. Nous ne pouvons pas accepter, nous, Français, de continuer à émietter notre souveraineté, et d’accepter que des traités internationaux, plus nombreux et plus omnipotents qu’en 1958, priment sur nos lois nationales, votées par notre Parlement, et promulguées par un Président de la République élu par les Français.

C’est pourquoi nous proposons de réviser l’article 55 de la Constitution de la Vème République, via référendum, et le rédiger dans les termes suivants :

« Les lois ont, dès leur promulgation, une autorité supérieure à celle des traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés, sous réserve de certains traités ou accords définis par une loi organique ».

  1. Libérer le budget national des contraintes budgétaires de l’euro

La France doit pouvoir investir massivement dans des secteurs stratégiques sans être entravée par la règle des 3 % de déficit public. L’idée est de permettre l’exclusion des investissements souverains (défense, transition énergétique, recherche, industrie de défense, infrastructures) des calculs de déficit.

  1. Assouplir les règles de concurrence et d’aides d’État

Nous avons besoin de soutenir certains secteurs, en particulier la défense, l’énergie et l’industrie, sans risquer de sanctions de Bruxelles. Nous devons pouvoir créer des zones économiques stratégiques, sans que la Commission européenne nous impose une concurrence déloyale.

  1. Réformer la politique monétaire

Bien que la France soit un membre de la zone euro, il est indispensable de retrouver un certain contrôle sur les taux d’intérêt et la politique monétaire. Cela permettrait de financer à des taux plus bas des investissements massifs dans l’industrie, les infrastructures et la transition énergétique.

Ces réformes sont nécessaires et possibles, mais elles dépendent de la bonne volonté des 27 États membres de l’UE, et en particulier de l’Allemagne. Il est difficile d’imaginer que des changements profonds puissent se produire dans un délai raisonnable. Les résistances politiques à cette révision des traités sont fortes, notamment en raison des intérêts de l’Allemagne et des autres nations économiquement privilégiées par le système actuel.

 

IV. La dernière alternative : sortir de l’euro et de l’Union européenne

Si les révisions des traités sont impossibles ou trop lentes, alors la sortie de l’euro et de l’Union européenne devient une nécessité.

Une sortie de l’euro permettrait :

De retrouver une politique monétaire nationale, adaptée à la réalité économique française,

De financer librement les investissements nécessaires, notamment dans la défense, l’industrie et la transition énergétique, sans dépendre des marchés financiers ou de la BCE,

De redéfinir la politique commerciale de manière à protéger nos industries stratégiques, sans avoir à respecter des règles de concurrence imposées de l’extérieur.

  1. Une sortie de l’euro : réaliste et bénéfique à long terme

Contrairement aux idées reçues, sortir de l’euro n’implique pas de s’isoler. Au contraire, cela permettrait de renforcer notre compétitivité en dévaluant notre nouvelle monnaie et en ajustant les taux d’intérêt à nos besoins spécifiques. La France retrouverait alors sa pleine autonomie économique.

  1. Réintroduire le franc : un retour à la souveraineté monétaire

La création d’une nouvelle monnaie nationale permettrait d’assurer la stabilité financière à court terme, tout en orientant la politique économique vers la souveraineté, l’investissement stratégique et la transition.

  1. Le référendum : un choix démocratique

Avant toute décision radicale, la France doit donner la parole à son peuple par référendum. La question de la souveraineté nationale, de l’avenir de notre monnaie et de nos relations internationales mérite d’être tranchée par la volonté populaire.

 

V. La France d’après : recentrée, souveraine, archipélagique

En retrouvant notre liberté d’action, nous pourrons enfin :

Rebâtir un État efficace, au service des citoyens, pas des technocraties,

Réinvestir massivement dans la défense, la R&D, la mer, l’agriculture,

Redonner vie à nos territoires — y compris nos territoires ultramarins, piliers de la France sur Mer.

Sortir de l’UE, ce n’est pas s’isoler. C’est redevenir une nation capable de parler au monde en son nom. C’est rompre avec la fatalité, et choisir de redevenir une puissance.

L’Europe peut être notre alliée, mais elle ne peut plus être notre maître.

La liberté n’est pas un luxe. Elle est la condition de la survie.

Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.