L’impôt selon Napoléon III : une pluie bienfaisante ou un déluge stérile ?

Louis-Napoléon Bonaparte, avant de devenir Napoléon III, comparait l’impôt à un phénomène naturel : « Le soleil absorbe les vapeurs de la terre pour les répandre ensuite en pluie bienfaisante ; mais si les vapeurs sont attirées de certaines régions seulement, elles causent ailleurs la stérilité et la disette. » Une image forte, qui illustre une vérité intemporelle : l’impôt n’est acceptable et utile que s’il est justement réparti, redistribué équitablement et utilisé à bon escient.

-La pluie d’hier et le déluge d’aujourd’hui-

À l’époque de Napoléon III, l’État commençait tout juste à étendre ses fonctions sociales et économiques. L’impôt était encore essentiellement direct, visible, assumé. Aujourd’hui, si le volume des prélèvements obligatoires n’a cessé de croître, leur utilisation semble de plus en plus opaque, inefficace, voire contre-productive. La France est l’un des pays les plus taxés au monde. Les citoyens sont soumis à une multitude d’impôts directs (impôt sur le revenu, impôt sur la fortune immobilière, taxe foncière) mais surtout à une avalanche d’impôts indirects, souvent invisibles : TVA, TICPE sur le carburant, taxes sur l’électricité, les assurances, les transactions… Des taxes qui touchent indistinctement tous les foyers, des plus modestes aux plus aisés, creusant les inégalités au lieu de les corriger.

-Un détournement de la pluie-

Là où Napoléon III voyait l’impôt comme une pluie nourricière devant irriguer équitablement les terres de la Nation, les Français ont aujourd’hui l’impression de vivre sous une pluie froide et stérile, qui ne profite qu’à une bureaucratie toujours plus lourde, à des projets mal gérés, ou à des promesses politiques sans lendemain.

Les dépenses publiques ne manquent pas, mais leurs résultats sont souvent contestables :

*Des hôpitaux publics à bout de souffle, malgré des milliards injectés.

*Un système éducatif en déclin, malgré un budget record.

*Une transition écologique financée à coup de taxes, mais sans lisibilité ni efficacité.

*Des élus et administrations parfois déconnectés des réalités du terrain.

-Vers une nouvelle conception de l’impôt ?-

Peut-on encore croire à la vision napoléonienne d’un impôt juste, redistributif, moteur de prospérité collective ? Cela nécessiterait :

*Une simplification radicale du système fiscal, aujourd’hui illisible et kafkaïen. *Une transparence totale sur l’utilisation des fonds publics.

*Un rééquilibrage entre impôts directs progressifs (liés aux capacités contributives) et impôts indirects, injustes socialement.

*Une responsabilisation des décideurs publics, pour que chaque euro prélevé soit un euro utile.

Conclusion :

L’impôt est un outil puissant. Bien manié, il fertilise le sol économique et social d’un pays. Mal utilisé, il noie l’initiative, érode la confiance, et alimente la colère. Le message de Napoléon III, vieux de plus d’un siècle, reste brûlant d’actualité : la pluie fiscale doit tomber là où elle est nécessaire, pas là où le vent de la facilité l’emporte.

Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.