La maternelle doit être vue comme une école à part entière avec un rôle essentiel dans la socialisation, dans la construction de la personnalité et dans la mise en place des prérequis scolaires.
L’école élémentaire a pour objectif principal d’inculquer les éléments premiers du savoir – Français, Mathématique, Histoire-Géographie, Sciences et Langues Vivantes – à tous les élèves. Elle poursuit également l’apprentissage des règles civiques commencé en maternelle, ainsi que le développement complet de l’élève qui passe par l’activité physique et sportive mais aussi les Arts.
Le collège doit être revu dans sa structure interne afin de proposer des parcours différenciés sans pour autant diviser et créer des filières. Il faut bâtir le collège autour de la notion de modularité autour des trois matières accumulatives que sont le Français, les Mathématiques et la Langue Vivante1 mais aussi d’organiser les disciplines en trois grands pôles dans lesquels les programmes seraient pensés de façon conjointe.
Le lycée lui aussi doit se reconstruire sur la modularité que ce soit pour les filières générale, technologique ou professionnelle, le tout dans un cadre national.
L’Ecole c’est celle qui permet à chacun de s’élever dans la société par ses efforts et par son travail, celle qui permet une égalité de traitement sur l’ensemble du territoire, celle qui traite ses personnels avec le respect et la considération qui leur sont dus.
Refonder l’école
Si l’on veut réellement refonder l’Ecole, il faut oser revenir à certains fondamentaux dès l’école primaire -“lire, écrire, compter, connaître son histoire” – cela peut faire sourire mais la réalité est là malheureusement, ces bases n’existent plus comme telles. Si refondation il doit y avoir, celle-ci doit commencer par la maternelle et se terminer par le lycée en revenant sur toutes les réformes inadaptées mises en place depuis des années.
L’Ecole de demain doit savoir allier égalité et mérite, elle doit pouvoir offrir à chacun les outils pour aborder dans les meilleures conditions l’après école. Que cet après soit la vie professionnelle et sa formation spécifique, que ce soit pour l’épanouissement personnel.
L’Ecole doit aussi redevenir ce pilier de l’unité nationale en favorisant l’assimilation par l’apprentissage d’une histoire millénaire, d’une langue commune, de certaines valeurs.
Enfin l’Ecole doit jouer son rôle dans l’aménagement du territoire en maintenant autant que possible la vie dans la ruralité.
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Instruire plutôt qu’éduquer.
L’école doit instruire dans le sens où elle doit délivrer un savoir, intellectuel et/ou manuel, doit développer l’esprit, apporter des connaissances, former l’intelligence… En revanche, l’éducation stricto sensu (du latin educare, c’est-à-dire « emmener, conduire hors de, sous-entendu de l’enfance »…) revient plus hautement à élever l’enfant, à lui former sa personnalité. Ce devoir ne peut qu’être celui des adultes responsables personnellement des jeunes qui lui sont confiés (en règle générale les parents). Répétons-le, les instituteurs, les professeurs n’ont pas pour tâche d’éduquer des adolescents qui, normalement, devraient déjà l’être largement lorsqu’ils accèdent à l’école primaire ou au collège.
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L’uniforme comme outil de l’unité
L’uniforme n’est pas synonyme de restriction des libertés. Au contraire, il permettrait aux jeunes d’échapper aux « marques », à la mode, au racket, aux inégalités manifestes dont les vêtements constituent l’un des reflets. Nos jeunes méritent toute notre attention, tous nos soins. Si l’uniforme peut être le moyen de ramener le calme, l’ordre et la saine émulation dans nos établissements scolaires, l’expérience doit être relancée sans tarder. Il ne s’agit peut-être pas comme l’affirme une ancienne ministre socialiste d’une question périphérique mais peut-être d’un point fondamental susceptible d’apporter sérénité et discipline dans une école – et dans une plus large mesure dans une société toute entière – qui en a bien besoin.
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Carte scolaire, une « géographie » à revoir
Notre carte scolaire est obsolète car elle ne garantit plus la mixité sociale menant à l’intégration de tous. De plus elle est d’une grande hypocrisie dans la mesure où les seuls défenseurs de la carte scolaire sont les mêmes qui la contournent à la moindre difficulté. C’est pour cela qu’il faut la supprimer et avoir, en contre partie, une politique volontariste en direction à la fois des établissements « ségrégués » (équipes enseignantes stables et expérimentées, création d’options attractives…) et des familles défavorisées (aide individualisée, travail en groupes restreints…).
Maternelle et école élémentaire
La maternelle doit être vue comme une école à part entière avec un rôle essentiel dans la socialisation, dans la construction de la personnalité et dans la mise en place des prérequis scolaires. Cela ne nécessite pas forcément une approche « bureaucratique » de l’apprentissage et les années de maternelles doivent être adaptées au public concerné. Il n’y a pas l’utilité de l’évaluation à tout prix.
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L’école élémentaire a pour objectif principal d’inculquer les éléments premiers du savoir – Français, Mathématique, Histoire-Géographie, Sciences et Langues Vivantes – à tous les élèves. Elle poursuit également l’apprentissage des règles civiques commencé en maternelle, ainsi que le développement complet de l’élève qui passe par l’activité physique et sportive mais aussi les Arts.
Organisation des programmes
Il faut en finir avec l’organisation par cycles et mettre en place des programmes annuels par niveau. Ces programmes doivent avoir le double avantage de pouvoir être abordés et compris par les parents et d’apporter clarté, précision et rigueur sur un temps « court ».
Les rythmes scolaires
Il faut revenir sur la réforme des rythmes scolaires qui n’a en rien permis l’amélioration du système. Bien au contraire cette réforme a transformé des heures de classe en simples heures de garderie dans certaines écoles. D’autre part, cette réforme a creusé un peu plus les inégalités en instituant la territorialisation, tout comme elle a eu et a toujours un coût pour les communes et les parents.
Le redoublement
Il ne faut pas supprimer le redoublement qui peut être une option pour des enfants qui présentent un retard important dans l’assimilation du programme ou bien qui ont un besoin d’un temps plus long.
Les RASED
Ceux-ci ont prouvé leur efficacité dans l’évaluation des difficultés de certains élèves tout comme de préparer les aides, voire même rééducation, nécessaires à un ou plusieurs enfants ayant les mêmes problèmes. Il faut donc revenir à un nombre acceptable de postes de RASED et leur donner les moyens de fonctionnement adéquats.
Les disciplines
Avant toute chose, il ne faut pas perdre de vue que la lecture et l’écriture sont les bases de tout et que leur apprentissage doit bénéficier d’horaires importants afin de permettre à tous les élèves de savoir lire et écrire en fin de CP.
- Le Français : Il nécessite un temps important car de celui-ci découle le développement de la pensée des élèves. Lecture, écriture et études de la langue doivent être réparties de façon équilibrée. Cet équilibre et l’importance du Français nécessitent pour nous une augmentation du programme d’1 heure par semaine et ce pour tous les niveaux.
- Les Mathématiques : Maitrise du calcul pour une meilleure résolution des problèmes doivent inciter à travailler simultanément les automatismes et la réflexion. Comme pour le Français, il faut voir à augmenter les heures d’enseignement entre le CP et le CE2 sur une moyenne de 30 minutes minimum par semaine.
- L’Histoire-Géographie : Comme le Français, ces 2 matières participent grandement à la construction d’appartenance à la même communauté de destin. S’il ne faut pas introduire trop tôt son apprentissage, il faut revenir à des bases solides de l’Histoire de France s’appuyant sur la chronologie et sur les 4 grandes périodes. Pour ce qui est de la Géographie, celle-ci doit se concentrer sur la France et l’Europe.
- Les Sciences : L’étude des Sciences doit s’organiser et s’harmoniser de l’apport de connaissances et de manipulation/découverte.
- Les Langues Vivantes : Sans connaissance de la langue française il n’est pas possible pour nous de commencer l’apprentissage d’une langue étrangère. Il ne faut pas que celle-ci soit enseigné trop tôt et doit aussi, et surtout, bénéficier d’un apprentissage de qualité donc de professeurs des écoles formés en ce sens. Enfin, il ne faut pas que l’Anglais soit le seul bénéficiaire de cet enseignement.
- Le Sport : L’instruction physique et sportive n’est pas à négliger car elle contribue au développement de l’enfant et lui permet aussi d’intégrer d’une autre façon les règles de vie.
- Les Arts : Ouverture sur les autres et sur le monde, il faut y voir pour les plus jeunes un apprentissage. Ces matières qui œuvrent au développement de l’enfant ne doivent pas faire l’objet d’évaluation.
- Le Numérique : Le Numérique doit être vu comme un objet et non comme une fin en soit. Son apprentissage ne peut se concevoir qu’à partir du moment où les écoles sont correctement équipées, Tableau Blanc Numérique, ordinateur pour tous les élèves, et les enseignants formés.
Le collège modulaire
Pour améliorer le collège, la première chose à faire est donc d’améliorer l’école primaire ! Comme nous l’avons développé dans nos propositions concernant la Primaire, il n’est pas possible de faire l’économie, dans le cadre d’une véritable refondation de l’École, d’un bilan sur les questions méthodologiques, d’une réflexion non dogmatique sur les programmes et les horaires d’enseignement mais aussi sûrement de la remise à plat du recrutement et de la formation des professeurs des écoles.
Une fois cela posé, il faut donc s’attaquer à l’épineux sujet du collège unique dont une majorité de parents d’élève mais aussi de personnel de l’Instruction Nationale souhaitent la fin. Cette disparition du collège unique ne veut pas dire la fin de la structure en elle-même mais son adaptation en interne autour de la modularité. Pas de filières mais des parcours différenciés qui au-lieu de diviser permettront de créer les conditions nécessaires de la réussite de chacun.
Cette adaptation se construira autour d’une 6ème de découverte puis à partir de la 5ème sur des classes où le Français, les Mathématiques et la Langue Vivante 1 seront abordés de façon modulaire.
La 6ème, classe de découverte et de transition
Cette classe de 6ème doit permettre à tous les élèves de prendre leurs marques, de s’adapter à cette nouvelle structure. Elle doit aussi permettre de combler certaines lacunes dans les matières fondamentales par le biais d’heures supplémentaires en Français et Mathématiques.
A la fin du 3ème trimestre, lors du conseil de classe et après discussion avec les parents de chaque élève, seront constitués 2 groupes, « socle » et « affermissement ». Un de ces groupes, le groupe « socle » sera constitué avec les enfants qui présentent des difficultés marquées, des lacunes importantes dans les matières fondamentales. Ce groupe ne doit pas représenter plus de 20% d’une classe (il est bien entendu que ce % peut s’adapter suivant les réalités du terrain).
Tronc commun et modularité
Hors de question avec ce système de créer des classes de niveau et des filières cloisonnées. Suivant les effectifs d’un collège, il sera possible de trouver des classes constituées uniquement d’élèves du groupe « affermissement » mais l’essentiel étant de créer des classes mixtes.
Les élèves des 2 groupes suivent au sein d’une même classe un tronc commun d’enseignement. Ce tronc commun concernera les matières suivantes :
- Histoire Géographie
- Musique
- Dessin
- Langue Vivante 2 (à compter de la 4ème)
- Science de la vie
- Chimie Physique
- Informatique
- Sport
Concernant les 3 matières modulables, Français, Mathématiques et Langue Vivante 1, il faut repenser les programmes afin de proposer un tronc commun aux 2 groupes et des modules complémentaires, pour la classe de 3ème, destinés au groupe « affermissement ». Il va de soit que pour ces 3 matières, les élèves ne se retrouvent plus par classe mais par groupe.
En plus de ce système, il faut donner aux professeurs la possibilité de travailler ensemble, s’ils le souhaitent. Cela aussi demande la refonte des programmes qui doivent être pensés de façon conjointe au sein de pôles spécifiques. L’idée est de pouvoir créer une réelle synergie entre, par exemple, Français, Musique, Histoire Géographie, Langues Vivantes et/ou Anciennes et Dessin. La même chose avec les Mathématiques, les Sciences, la Techno-Informatique, la Chimie et la Physique. Enfin l’Instruction Sportive.
Passerelles, orientation, redoublement
Le système modulaire permet à un élève, dans les 3 classes, de passer en cours d’année d’un groupe à l’autre. Ce système permet surtout en 5ème et 4ème soit d’acter un progression faisant passer en classe supérieure de « socle » à « affermissement », d’acter un recul et de passer en classe supérieure d’ « affermissement » à « socle », enfin de passer à la classe supérieure sans changer de groupe. Les orientations* en fin de 3ème seront définies suivant les groupes. Les élèves du groupe « socle » seront prioritaires pour une seconde professionnelle ou pour toute autre orientation pro, ils pourront enfin faire une nouvelle 3ème via la passerelle « affermissement ». Les élèves du groupe « affermissement » se voient proposer toutes les orientations existantes. Les redoublements, quelques soient le groupe, sont exceptionnels*.
*Une matière « découverte pro » doit être créée pour la classe de 3ème permettant de mettre en avant toutes les passerelles possibles
Brevet des Collèges
Celui-ci doit devenir un véritable examen validant le socle commun, pour cela il doit se concevoir sur un contrôle continu et une série d’épreuves finales. En cas d’échec, chaque compétences sont évaluées individuellement.