Premières conclusions sur la crise afghane

Le 16 août, nous avons écouté attentivement l’allocution présidentielle.

Bien qu’habitués à des effets d’annonce, toujours sans aucun effet d’ailleurs, de la part du Président, beaucoup d’entre nous eurent à nouveau l’impression d’avoir perdu leur temps… Emmanuel Macron semble comprendre les problèmes géopolitiques et les difficultés de société qu’il commente malheureusement sans jamais apporter de solution concrète.

M. le Président vos maîtres ne vous ont-ils donc jamais appris que le peuple français, à l’armée, à l’usine, dans les administrations, ne jugent ses chefs que sur leurs actes ? et sur leurs engagements, s’ils sont suivis d’actes ?

Nous allons envoyer des forces spéciales et des avions pour assurer le rapatriement de nos compatriotes restés à Kaboul. C’est vraiment la moindre des choses. Mais est-il vraiment nécessaire que vous informiez les Français à la manière d’un journaliste de la presse parlée… ? Les services secrets, votre Etat-Major particulier, le Chef d’Etat-Major des Armées ne vous ont-ils pas expliqué depuis longtemps la réalité de la situation et les solutions possibles… ?

Il est vrai que vous préférez les cabinets de conseil anglo-saxons à vos conseillers de défense…

Pourquoi ces paroles soudaines alors que les fous de dieu sont entrés à Kaboul et menacent l’aéroport de la capitale afghane ? Est-ce vraiment surprenant aujourd’hui ?

« Les conséquences migratoires qui suivront la prise de pouvoir des Talibans seront maîtrisées… » déclarez-vous. Mais, vous ajoutez que cela se fera par l’action concertée de l’Europe, et pour la France, en particulier, de concert avec l’Allemagne.

La belle affaire, l’Allemagne est la première responsable, du fait d’une décision unilatérale dont elle a pris l’habitude, d’un flux non maîtrisé d’immigrants en Europe de l’Ouest. Flux qui permit évidemment l’infiltration de terroristes alliés des Talibans. Serions-nous à nouveau victime de vos crises d’amnésie historique… ?

« Des actions communes seront envisagées avec Boris Johnson… ».

Très bien. Il est vrai que depuis que le Royaume Uni a quitté l’Union Européenne, il reste au moins l’alliance militaire et séculaire que nous conservons avec nos voisins d’Outre-Manche. On pense alors à une action guerrière, mais comment ? avec quoi ? La Marine ne peut engager qu’un seul porte-avions, nous disposons d’une armée de Terre et d’une aviation rachitique dont les budgets ont été sacrifiés depuis 30 ans tout en augmentant leurs missions. Permettez-nous aussi de douter quand on se souvient du peu de réactions françaises face au casus belli de navires turcs menaçant notre frégate Le Courbet. Il paraît que vous venez de décider l’envoi de 4 Rafales en Nouvelle Calédonie, Xi-Jiping ne doit pas être très impressionné.

On peut néanmoins estimer que l’unique point positif de votre dernier discours, c’est d’avoir tenté de sensibiliser les Français sur l’extrême gravité de la situation géopolitique. Mais c’est tout et c’est une fois de plus bien tardif.

En parallèle de la préparation de votre discours, les échanges au sein du Bureau national de l’Appel au Peuple tout au long de la journée et de la soirée du 16 août ont permis de tirer quelques conclusions sur la conjoncture géopolitique et d’envisager des orientations correspondant à la réalité des faits. Le débat n’est pas clos mais les grands axes de réflexion existent au sein de notre parti.

Ces conclusions nous souhaitons les partager avec nos lecteurs et ceux de vos services, de plus en plus nombreux à nous lire. Si cela peut vous être utile et servir l’intérêt majeur du pays, alors nous serions véritablement et pleinement satisfaits.

**

Maîtrise de l’immigration

Au sujet de l’immigration que la grande majorité du Peuple Français considère, avec le chômage, comme une mission prioritaire pour le gouvernement, la maîtrise de nos frontières est devenue une mesure indispensable et pouvant être prise immédiatement.

La victoire des Talibans, car c’est bien d’une victoire qu’il s’agit puisqu’ils ont emporté la vraie-fausse bataille de Kaboul, va forcément entraîner des flux de population en direction de l’Occident. L’Afghanistan et l’Iran, avec l’agressivité de leurs visions du monde, menacent désormais toute la Péninsule arabique, le Moyen-Orient, l’Egypte, la Corne de l’Afrique… Ces puissances vont désormais viser les zones où les populations qui vivent dans la pauvreté n’ont pas d’autres choix que d’accepter à terme la charia ou de se déplacer vers des zones de paix. Leurs élites, souvent corrompues, pensent bien sûr, et depuis longtemps, à émigrer face à l’avancée de l’Islam radical.

Alors cessons de compter sur l’Europe pour s’occuper de nos problèmes et surtout pas sur nos voisins allemands pour nous aider à contenir une immigration complètement anarchique.

La catastrophe démographique qui va s’imposer bientôt en Allemagne dont la population ne se renouvelle plus, avait déjà poussé Mme Merkel à accepter l’entrée d’un million d’immigrés. Beaucoup sont aujourd’hui en France.

Cessons aussi de financer naïvement les fastes dictatoriaux d’Iznogoud-Erdogan (celui qui veut être calife…) pour qu’il veille à l’étanchéité de ses frontières avec l’Union Européenne. Montrons-nous enfin très ferme face à la Turquie qui profite de cette immigration pour justifier un chantage financier que nous devons qualifier d’inadmissible.

Mettons en place rapidement un moratoire sur l’immigration et reprenons le contrôle de nos frontières métropolitaines comme ultramarines. Une telle décision permettra de sécuriser le territoire national en empêchant l’accroissement d’une population clandestine dans notre pays, ce qui affaiblira les filières d’infiltration des terroristes.

Tout ceci est d’une évidence… Du bon sens populaire, M. le Président, tellement ignoré de vos écoles de formation.

Revoir nos alliances

Nous avons évoqué les traités qui nous lient militairement avec la Grande Bretagne.

C’est un élément de réflexion à ne pas négliger en effet. Je crois, personnellement, que parmi les nombreuses raisons qui poussèrent au Brexit, il y eût le sentiment chez les Anglais que la France était prête à tout sacrifier de sa puissance pour entretenir de bonnes relations avec l’Allemagne et préserver les intérêts européens quitte à sacrifier des richesses et des pouvoirs nationaux.

Le Brexit, comme les élections qui le confirmèrent ensuite, fut réalisé à l’époque des Présidences Hollande et Macron, et donc exactement au moment où notre pays devenait bien faible face aux exigences allemandes en matière d’énergie, d’immigration, de politique étrangère et de choix d’alliances.

Mais les Anglais ont, comme nous, un peu baissé la garde au niveau des budgets de défense, comme Mme Merkel, ils continuent de croire que l’Otan reste la seule solution pour défendre leur intégrité. Boris Johnson a même fait récemment allégeance aux Etats-Unis en déclarant que la Russie, à l’instar de la Chine, restait un ennemi prioritaire pour le Royaume-Uni.

Les temps ont changé pourtant. Les Américains viennent de subir en Afghanistan un nouvel échec parmi tous ceux accumulés partout dans le monde depuis 1945. Non seulement leur intervention fut un fiasco mais le milliard de dollars qu’ils dépensèrent chaque semaine pour armer ce pays et accessoirement l’aider à se relever économiquement après 40 ans de guerres, s’avère à présent d’une épouvantable inutilité… Depuis les accords de Doha en 2020 les Etats-Unis ont des contacts directs avec les Talibans, sans jamais y associer le gouvernement afghan. C’est ainsi qu’apparaît clairement le retrait d’Afghanistan décidé par M. Trump, et qu’entérinera sans vergogne M. Joe Biden. Voilà qui révèle parfaitement l’adhésion générale des Américains à une politique de non-intervention.

Alors si la France veut retrouver avec la Grande-Bretagne une capacité d’intervention efficace, il va falloir convaincre nos amis anglais de la mort cérébral de l’OTAN, de la non-infaillibilité des Etats-Majors américains et de la non-fiabilité des présidents des Etats-Unis. Ce n’est pas encore gagné.

Cependant, les seules puissances véritablement capables de contenir les Talibans restent la Russie, ses satellites musulmans, et la Chine qui, n’en doutons pas, saura profiter du retrait occidental. Xi-Jiping va bien saisir l’opportunité d’une nouvelle route de la soie dans un projet gagnant-gagnant avec les Talibans (projet « Win-Win » en Anglais ce qui sonne aussi très bien en Mandarin, non ?)

Revoir nos dispositions diplomatiques avec M. Poutine s’impose tout simplement en regardant une carte. On peut reprocher la manière autoritaire dont le président russe dirige sa fédération mais force est de constater que les citoyens russes encore en Afghanistan ne se sentent pas du tout menacés grâce au traité que viennent d’imposer aux Talibans les diplomates de Vladimir Poutine. C’est un succès indéniable qui repositionne la Russie dans cette région du monde et qui relativise la portée des accords de Doha.

Alors que nous sommes menacés directement, mépriser toute proposition d’alliance locale avec les Russes est aussi stupide que de refuser d’augmenter nos budgets militaires. Il faudra le faire avec l’habilité diplomatique dont la France sait faire preuve dans les pires crises mais également avec la fermeté que prônent nos chefs militaires. En se souvenant toutefois que les Russes ne pensent qu’à remplacer l’influence française en Afrique et prennent des positions au Moyen-Orient sans plus de concertation sinon, peut-être, avec la Chine… Allez savoir…

Il convient donc d’entretenir un dialogue avec la fédération de Russie, avec prudence et en gardant comme plausible le risque d’une entente locale et ponctuelle entre la Russie et la Chine.

Nous sommes face à un ennemi fanatisé, expérimenté et désormais bien équipé

Les Talibans disposèrent longtemps d’une Infanterie à peine motorisée et privée d’appui d’artillerie lourde et d’appui aérien pendant des années. Pourtant ils sont à Kaboul.

C’est bien le retrait des occidentaux, comme ce fut le cas pour les forces françaises en 2014, qui facilita leur progression vers une prise de contrôle du pays. En fait nous avions estimé avec une grande crédulité que les Forces régulières afghanes sauraient contenir les Talibans dans les zones tribales et désertiques du pays.

C’est dans le même esprit que les Américains ont dépensé des centaines de milliards de dollars pour financer les équipements modernes de l’Armée Nationale Afghane (ANA). Ce choix s’avère aujourd’hui une faute majeure en termes d’appréciation stratégique.

Face à la détermination de rebelles fanatisés, l’ANA ne sut maintenir une résistance malgré la performance de matériels modernes et l’appui aérien systématiquement fourni par leurs alliés occidentaux. Commandée par des chefs incompétents et peu motivés sur le terrain, agissant sous l’autorité feinte de gouvernements corrompus, les interventions de l’ANA furent presqu’inexistantes et toujours inefficaces.

De plus l’ANA apparut pendant des années comme un ensemble de mercenaires à la solde de l’Oncle Sam. Elle ne réussit jamais à obtenir la confiance de son peuple.

Or nous pouvons imaginer le niveau d’efficacité d’une troupe de mercenaires… A-t-on jamais vu une armée de mercenaires l’emporter au niveau stratégique ?

De fait, les milliers de réguliers qui se rendirent aux Talibans le firent en livrant leurs équipements modernes et en se mettant au service du vainqueur.

Désormais les Talibans disposent d’un armement nombreux et puissant, de véhicules blindés et d’aéronefs mis en œuvre par du personnel en partie entraîné par les Américains, les Anglais et les Français.

Quel fiasco !

**

Cet énorme échec militaire et politique pour les Occidentaux, doit nous pousser à une réaction déterminée face aux dangers qui se rapprochent de notre territoire national, de manière ouverte ou clandestinement.

Pouvons-nous alors tolérer la mise en place d’un pouvoir islamique à Kaboul ? Doit-on encore accepter la mise en place d’une politique qui considère les femmes comme des êtres inférieurs, qui leur interdira l’accès à l’enseignement, qui contrôlera en permanence leurs tenues ? Pouvons-nous abandonner aux gouvernements de religieux obtus un peuple courageux et qui aspire sans aucun doute à connaitre enfin une ère de paix ? Allons-nous à nouveau accepter la destruction de trésors archéologiques souvent millénaires et inscrits au patrimoine de l’humanité ?

Certes non et tout simplement parce que ce pouvoir, en dépit de déclarations rassurantes pour rassurer les imbéciles, a l’intention délibérée de poursuivre le Jihad, son combat religieux et idéologique. Il en préparera et en financera les prochains attentats terroristes chez leurs voisins comme dans les pays occidentaux. Ils sauront profiter de ces flux de populations qui ne sont ni contenus ni contrôlés.

Nous sommes bien dans une guerre de civilisation, pas du tout une guerre de religion mais indéniablement une guerre de civilisation. C’est un conflit entre les démocraties qui considèrent les individus comme des êtres importants dont les droits et devoirs méritent protection, et des groupes fanatisés qui ne suivent que des préceptes obsolètes et une interprétation outrancière du Coran. Un islam radical dont l’ambition clairement affirmée consiste à imposer une loi religieuse au-dessus de toutes les valeurs que notre culture a su imposer aux sociétés occidentales.

Une guerre de civilisation s’achève par la destruction d’une civilisation. 10 000 ans d’histoire nous l’ont démontré.

Pour vaincre, il faut commencer par réagir vivement et être prêt à se battre. C’est-à-dire retrouver notre pleine souveraineté en matière de sécurité des Français, retrouver une diplomatie habile et ferme capable de redynamiser nos liens avec les Britanniques tout en réalisant ponctuellement des alliances efficaces. Retrouver une liberté d’intervention et le démontrer notamment par le positionnement immédiat dans l’Océan indien d’une force aéronavale franco-britannique. Il faut retrouver la volonté d’améliorer au plus vite notre outil militaire pour en faire une véritable parade à cette horrible menace qui s’approche de plus en plus près de nos frontières.

Pour ce faire il faut avant tout de la volonté. Nous pouvons nous interroger sur celle de nos gouvernants.

Image par Amber Clay de Pixabay

Secrétaire Général pour L'Appel au Peuple

Natif de Mulhouse et habitant aujourd’hui les Pyrénées centrales, j’ai la France dans la peau.
Après Saint Cyr, j’ai servi comme Officier dans les Bataillons de Chasseurs Mécanisés passant la moitié de ma carrière dans les Forces Françaises en Allemagne.
J’ai quitté l’Armée comme jeune Commandant pour entrer dans l’Industrie nucléaire où j’ai servi 26 ans.
J’ai exercé les fonctions de PDG d’Areva-LMC (logistique de la matière nucléaire) puis de DG de Westinghouse en Europe et en Afrique du Sud.
Je parle plusieurs langues étrangères et j’ai rédigé des romans ainsi que des manifestes politiques.
Bonapartiste de toujours l’effondrement de mon pays, le reniement de son Histoire, et le mépris de son Peuple me sont insupportables. Surtout lorsque cette situation résulte de l’activité de piètres personnages au plus haut niveau de responsabilité politique ou économique.
J’ai rejoint France Bonapartiste et l’Appel au Peuple pour participer activement au redressement de la Nation en trouvant l’inspiration dans l’œuvre de nos deux Empereurs.