Alors que le trafic de drogue gangrène des pans entiers du territoire national, certaines propositions récentes, comme la suppression de l’argent liquide pour lutter contre les « points de deal », traduisent moins une stratégie cohérente qu’une fuite en avant technocratique.
Une fois de plus, au lieu de frapper le cœur du problème — les réseaux mafieux, les filières logistiques, et la complaisance de certains consommateurs — on s’attaque aux libertés fondamentales de l’ensemble des citoyens.
Ce choix révèle une vérité gênante : l’État recule parce qu’il ne sait plus comment affirmer sa souveraineté.
Cette impuissance publique n’est ni nouvelle ni inéluctable. Mais elle devient aujourd’hui insupportable.
Un territoire à reconquérir
Les zones de deal ne sont pas des fatalités. Elles sont le produit d’années d’abandon, de renoncements successifs, et d’une doctrine sécuritaire oscillant entre déni et passivité. Or, comme l’écrivait le général de Gaulle en 1944 : « La nation ne peut vivre sans État, l’État ne peut vivre sans autorité. » Ceux qui parlent de “guerre contre la drogue” doivent désormais tirer les conséquences de leurs mots.
Une guerre ne se gagne pas avec des communiqués de presse. Elle se gagne par la reconquête du terrain, le déploiement de forces efficaces, la neutralisation durable des structures criminelles, et l’incarcération systématique des acteurs du trafic. À Medellín, à New York, ou à Naples, ce sont des stratégies musclées, associées à des politiques sociales ciblées, qui ont permis de reprendre le contrôle. Pourquoi pas en France ?
Il faut également responsabiliser les consommateurs, souvent oubliés du discours politique. Sans demande, pas de marché. La saisie immédiate de véhicules et de téléphones utilisés pour l’achat de produits stupéfiants ne serait pas un excès, mais un signal fort de fermeté.
Reconstruire plutôt que gérer le déclin
Une fois les lieux de trafic éradiqués, l’État doit immédiatement réinvestir les quartiers concernés. Cela passe par la présence visible et quotidienne d’une police de proximité respectée, par une instruction publique de haut niveau — et non un simple gardiennage scolaire —, et par une politique d’intégration fondée sur l’exigence, non sur la démagogie. Comme l’écrivait Bonaparte au Conseil d’État en 1806 : « Il faut nourrir l’âme du peuple, éduquer son esprit, et armer sa main. » C’est cette philosophie d’ordre, de mérite, et de civilisation qui doit guider le redressement national.
Un État dirigé, non géré
Cette transformation exige un pouvoir exécutif fort, organisé autour d’un président capable de rassembler, non de diviser, et de ministres choisis pour leur expertise réelle, pas pour leur loyauté partisane. La compétence doit redevenir le critère fondamental de l’action publique.
Des figures comme Joachim Murat, héritier d’une tradition bonapartiste d’autorité et de service de l’État, ou Henri Guaino, défenseur passionné de la République et de la souveraineté populaire, pourraient contribuer à cette refondation. Mais il ne s’agit pas de noms : il s’agit d’une ligne.
Une ligne qui conjugue sécurité et instruction, autorité et justice, souveraineté et engagement. Une ligne qui dit clairement que la France ne reculera plus. Une ligne qui réconcilie efficacité et dignité, peuple et État.
Le moment est venu
« Il n’est pas de politique qui vaille en dehors des réalités. » Cette maxime du général de Gaulle reste plus actuelle que jamais.
Face aux urgences qui secouent notre pays, il faut sortir des demi-mesures, cesser de ménager les extrêmes et de flatter les clientèles. Il faut gouverner. Décider. Agir. C’est à cette condition que la France retrouvera le respect d’elle-même. Et qu’elle redeviendra une nation debout, et non un territoire en gestion.