Il paraîtrait que la France serait capable de faire changer l’Europe de l’intérieur ? Que la France, c’est un des pays fondateurs de l’Union européenne, et qu’à ce titre, elle aurait une voix qui pèserait davantage que d’autres au sein de cette vieille institution. A l’approche des élections européennes, c’est un élément de langage qui s’entend de plus en plus de la bouche des mouvements qui, bien que critiquant l’Europe toute la journée, le soir venu, n’osent pas évoquer la possibilité de faire sortir la France de l’Union Européenne.
Alors, qu’en est-il de la réalité ?
La réalité, c’est 81 députés français sur 720 – après les prochaines élections – au Parlement européen, soit à peine plus de 10% des membres.
La réalité, c’est le poids des financements reçus par les pays non contributeurs.
La réalité, c’est que chaque nation, n’en déplaise à certains internationalistes, agit pour ses propres intérêts, non pas au regard de l’histoire, mais au regard du contexte contemporain, des forces en présence, et des intérêts économiques et financiers.
La réalité, c’est qu’il existe aujourd’hui une majorité de gouvernants formatés au fédéralisme, couplé à du girondisme faussement interprété comme une décentralisation non maitrisée.
Être patriote, et souverainiste, c’est voir la réalité en face, et l’assumer. Ce n’est pas vivre sur des chimères et courir après d’éternels rêves. Ce n’est pas non plus faire croire que la France pourra ainsi imposer son point de vue, et donc ses intérêts, à 26 autres pays. Comment peut-on être souverainiste pour sa patrie et vouloir ainsi s’asseoir sur la souveraineté de 26 autres nations.
L’Appel au peuple est et a toujours été cohérent sur ce sujet. Notre ligne n’a toujours pas changé : le Président de la République doit, au regard des contestations nombreuses à l’égard des institutions européennes, demander au peuple souverain son avis sur le maintien ou non au sein de l’Union Européenne. Peu importe le résultat, la France doit quoiqu’il en soit se montrer porteuse de projets alternatifs, plus proches de ses intérêts, et sans porter atteinte à la souveraineté d’autres Etats : le projet sur la Francophonie, que l’Appel au peuple porte dans son ADN depuis sa naissance, une Union latine, et d’autres.
La politique n’est pas un alliage de nostalgie et de chimères. Elle est la base d’un projet basé sur le réel et sur l’avenir.
Enfant du Comminges, dans les Pyrénées Centrales, j’ai cet amour pour les territoires qui au fil des siècles sont venus former notre belle France. Cette France que j’ai servi durant quelques années au sein des unités de l’Infanterie de Marine et par ce biais sur différents théâtres d’opérations et qui m’a donné ainsi une deuxième famille. Amoureux de notre Histoire mais surtout admirateur de l’œuvre de nos deux empereurs, loin de tous anachronismes, je défends leur mémoire mais aussi les valeurs qu’ils nous ont légué pour une certaine idée de la France grande, juste, respectée et généreuse. Cette Histoire, ces valeurs et cette mémoire qui doivent nous rendre fier d’être Français.