Dans le confort ouaté de l’hôtel de Vogüé, les «experts» de France Stratégie préconisent que l’Etat devienne copropriétaire de tous «les terrains construits résidentiels» afin d’aider à la solvabilité de la dette publique. En effet, l’idée de ces stratèges proches de Bercy serait d’exproprier une partie du foncier propriété des français en vue de rendre pleinement soutenable la dette publique.
Sa note n° 62 d’octobre 2017 de 12 pages porte un titre ambitieux :
«Comment assurer la résorption des dettes publiques en zone euro ?»
Trois pistes de travail :
Première piste avancée :
via le Mécanisme européen de stabilité et le principe d’une mutualisation du risque souverain.
Deuxième piste avancée :
l’intervention de la BCE qui engagerait une politique d’achats des obligations d’Etats et tenterait de les muer en dette perpétuelle.
En cas de crise majeure, les créanciers préféreraient nécessairement cette piste, compte tenu des richesses que porte notre Continent, et verraient ainsi leur perte minorée autant que possible.
Une troisième piste totalement erratique :
Je cite ici le haut de la page 9 pour le lectorat bientôt incrédule : «La soutenabilité d’une dette publique excessive pourrait être crédibilisée en rééquilibrant comptablement le bilan patrimonial de l’Etat par la voie d’un transfert d’actifs depuis le bilan des agents économiques privés résidents, ce transfert étant assimilable à un impôt exceptionnel sur le capital. Concrètement, une façon de procéder consisterait en ce que l’Etat décrète qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels, à hauteur d’une fraction fixée de leur valeur, et que ce nouveau droit de propriété est désormais incessible.»
«En conséquence, l’Etat deviendrait créditeur d’une somme annuelle correspondant à une part de la fraction de la rente immobilière associée à la copossession du terrain. […] Tout propriétaire, désormais redevable de cette somme à l’Etat, pourrait choisir de ne pas la payer. Dans ce cas la fraction du terrain possédée par l’Etat augmenterait d’année en année. L’Etat récupérerait alors la somme due lors de la première transaction qui interviendrait sur le bien immobilier, lors de la vente ou de la transmission à un héritier.»
Les mots de l’étude se suffisent à eux-mêmes et démontrent que ces experts, peuvent tenir des propos au parfum de « planification soviétique ».
Concrètement, il s’agirait de glisser d’une France très socialisée, voire socialiste, à un pays d’esprit collectiviste.
La dépense publique représente dans notre pays 60 % du PIB et la dette à pratiquement 3000 milliards d’euros. En fait, cette idée est choquante car elle fait porter sur les fourmis du corps social le poids des approximations de gestion des cigales publiques.
Les français veulent bien payer, par l’impôt, la lutte contre la pauvreté de notre pays mais ils refusent d’hypothéquer leur avenir pour honorer les erreurs stratégique d’un Président qui, au plus fort de la « gestion du covid » ou « lors de la flambée du coût de l’énergie (le fameux bouclier énergétique) » pour ne citer que ces deux exemples, a dilapidé les deniers publics au nom du fameux « quoi qu’il en coûte » ! »