Qu’il est loin le temps où le service rendu à la Cité était la plus haute valeur de l’Homme. La vertu la plus recherchée non pas l’enrichissement personnel pécuniaire mais l’enrichissement du corps et de l’esprit. Qu’il est loin le temps où le port de l’uniforme était considéré comme le plus grand honneur dont un homme puisse rêver. Porter l’uniforme, servir son seigneur, son Roi ou son Empereur. Servir la Cité en tant qu’Edile ou Agoranomos. Le mot clé : servir. Son pays, sa nation, l’intérêt général.
Pour beaucoup, et en particulier nous-mêmes les bonapartistes, tout cela est évident. C’est là le renversement de valeurs que nous souhaitons opérer tout du moins dans les esprits. Car, aujourd’hui, nous vivons dans une société si individualiste qu’elle a élevé comme plus haute vertu l’enrichissement pécuniaire égoïste et la possession patrimoniale. Le héros antique ou le seigneur féodal serait choqué de voir à quel point nous sommes devenus si égoïstes et, souvent, si aveugles à l’intérêt général.
Mais il n’est pas question non plus d’accepter de demeurer pauvre à l’instar de Socrate ou de Diogène de Synope. Notre société et notre nature ayant ses exigences. Mais pour retrouver une certaine « noblesse », pour retrouver le plaisir et l’honneur de servir, vertu si chère aux patriotes, il est tout à fait possible d’agir individuellement à un niveau d’engagement qui convienne à chacun.
Certains choisiront de porter l’uniforme, d’autres de faire des dons à des associations de solidarité. Et s’il était possible d’utiliser son épargne personnelle dans son but ?
L’épargne comme outil au service du pays ?
L’épargne peut servir plusieurs desseins. Avoir un matelas de sécurité pour faire face aux imprévues, financer un projet précis comme un voyage ou les études des enfants ou encore tout simplement pour valoriser un capital via les marchés financiers.
Dans sa volonté de soutenir l’économie française ainsi que différents secteurs stratégies, les gouvernements successifs depuis la fin des Trente Glorieuses ont mis en place des services et des produits permettant à chacun d’investir sur les marchés avec des avantages particulièrement intéressants en termes de risques, de rendements et de fiscalité.
Ainsi, il est possible aujourd’hui de donner du sens à son épargne tout en profitant d’avantages fiscaux et de rendements plus importants que les livrets. Parmi ses objectifs, certains choisiront d’investir dans le secteur du développement durable ou de l’aide à la personne, ou encore dans les marchés émergents pour plus de risques mais également plus de potentialités de gains. Pour nous, patriotes, il existe de nombreux fonds pour soutenir uniquement les entreprises françaises, qu’elles soient les plus grosses capitalisations (CAC 40, Cac next 20, SBF 120, etc…) ou les petites ou moyennes entreprises pour soutenir l’économie locale et régionale.
Imaginons que 37 millions de français décident de positionner 20 € par mois (en moyenne) pendant un an sur des fonds actions ou obligations de petites et moyennes entreprises. Cela représenterait en un an près de 9 milliards € investis directement dans l’économie réelle, régionale et locale (8,8 milliards exactement). La même chose sur 2 ans et nous doublerions la mise soit 17,7 milliards dans l’économie réelle.
Imaginons une option différente avec les français qui décident d’investir ainsi 10 ou 20 % de leur épargne ou leur patrimoine. Il ne s’agit donc pas de tout risquer, juste une partie qu’on utiliserait afin de soutenir l’économie avec des avantages non négligeable (rendements, fiscalité). Cette fois, le gain pour l’économie réelle française serait de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an.
Si cela arrivait, serions-nous toujours autant en crise ? N’est-il pas logique de consacrer une partie de son épargne à soutenir l’économie ? Sachant que si l’économie s’effondre, l’épargne que les français s’imaginent faussement sécurisée serait en grave danger.
Il s’agit donc de briser le cercle vicieux. Les français ayant peur, ils se désengagent de l’économie réelle pour placer sur des livrets ou dans l’immobilier, c’est autant d’argent qui ne profite pas aux entreprises et donc qui alimente la crise. La crise, menaçant ainsi l’épargne des français, qui ont de plus en plus peur.
Oui mais comment ?
Nous avons de la chance. Les gouvernements ont mis en place des services très intéressants pour cela. Il y’a la sacro-sainte assurance-vie qui est une épargne disponible et sur laquelle il est possible d’investir sur un très grand nombre de fonds ISR (Investissements Socialement Responsables) d’actions et d’obligations françaises. L’avantage patrimonial de l’assurance-vie n’est plus à démontrer en termes de fiscalité et de successions.
Nous avons également le PEA, spécificité française qu’il serait dommage de ne pas utiliser dans ce cadre. Via un PEA il est possible d’investir à long terme sur des actions d’entreprises particulières, que l’on souhaite soutenir, le risque de perte en capital étant important, il est préférable que seuls les plus avertis s’y lancent. Mais les mêmes fonds qu’en assurance-vie sont souvent disponibles également sur le PEA ou le PEA-PME. L’avantage fiscal est considérable car au bout de 5 ans de détention, toutes les plus-values et revenus sont exonérés d’impôts. Le PEA est également un produit sur lequel il n’est possible d’investir que des actions (ou fonds actions) françaises et européennes. L’objectif étant justement ce que nous voulons, c’est-à-dire soutenir l’économie locale.
De plus, il existe désormais des fonds dits « ISR ». Ce sigle signifie « Investissement Socialement Responsable » et toutes les assurances-vie et PEA en proposent désormais. Ce sont des fonds qui investissent dans des entreprises ou des secteurs qui respectent l’environnement et les salariés sur la base de critères définis par l’autorité publique. Ainsi, les fonds actions PME français ou de développement durable seront pour la plupart des fonds dits ISR. Une façon supplémentaire d’investir en bourse de façon plus durable et plus éthique. Ce qui revient à réinstaurer une culture éthique et solidaire dans les marchés financiers.
Les actions permettent aux entreprises de disposer de fonds propres et les obligations des crédits. Grâce à cet argent, tout cet argent disponible, les entreprises pourraient créer plus d’emplois, investir dans plus de matériels, créer plus de richesses. Alimenter un système économique français très puissant. Puissant non pas en croissance mais en résilience grâce à un marché très consommateur.
Le secret pour résoudre la crise se résume à cette idée simple. Si simple que ça en est presque risible. L’argent doit circuler. Il doit circuler au profit des créateurs d’emplois. Il doit circuler au profit de nos entreprises, de nos commerces, de nos artisans, de nos créateurs de richesses.
Et cette idée fait face à notre plus terrible ennemi. L’ignorance ? Pire, l’égoïsme ! Par peur de constater une éventuelle baisse de son capital, nous sécurisons et nous refusons de faire les bons choix.
Et si le désir de rendement, de gain et de sécurité n’était plus le seul objectif de notre patrimoine ? Et si nous donnions du sens à notre épargne ? Un sens patriotique, pour l’intérêt général, l’intérêt de notre pays. Tous les outils sont là, il n’y a plus rien à inventer. Il ne reste plus qu’à les utiliser. Et, cerise sur le gâteau, tout en adoptant des stratégies permettant de gagner malgré tout.