La voie des urnes : la voie royale des dictateurs des temps modernes ou le paradoxe démocratique !

Il serait temps que les Français prennent conscience de l’imposture qu’ils subissent et de la mascarade jouée par les donneurs de leçons sur les « droits de l’Homme » et sur la « démocratie ». Cette dernière est censée donner le pouvoir au peuple or le peuple est aujourd’hui muselé et n’exerce plus aucun pouvoir car il ne peut plus s’exprimer. Par un prodigieux paradoxe, chez nous la démocratie donne le pouvoir aux minorités tandis qu’en Afrique, elle écarte définitivement les minorités ethniques qui n’ont d’autre choix que l’exil ou la révolte, plongeant le continent dans le chaos. Rousseau avait raison, écrivant dans son Contrat social : « S’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ».

Les articles 3 et 11 de notre Constitution prévoient bien la possibilité de référendums pour, justement, lui permettre d’exercer sa souveraineté, mais le peuple n’est que très rarement consulté (9 référendums depuis le début de la Ve République, dont 4 sous de Gaulle) et en tout cas jamais sur des sujets sensibles qui le touchent vraiment. Aujourd’hui, le peuple n’est ni écouté ni entendu et il est encore moins consulté. Le peuple souverain est devenu un peuple souterrain oublié du pouvoir.

Pourquoi ? Parce que ceux qui sont au pouvoir et devraient organiser les référendums savent très bien qu’ils perdraient la partie car ils n’ont, à vrai dire aucune légitimité, hormis celle usurpée par le truchement des urnes, derrière laquelle ils se retranchent et à laquelle ils s’accrochent fébrilement comme à la dernière bouée du bateau qu’ils ont eux-mêmes coulé. Ainsi, lors des élections de 2017, le président de la République n’a été élu qu’avec 43 % des voix des inscrits ; si l’on retranche les voix de ceux qui ont alors voté pour lui « par défaut » ou « pour éviter le pire » ou encore en choisissant « le moins mauvais », combien d’électeurs sincèrement acquis à sa cause représente-t-il réellement ?

Quant à l’Assemblée nationale, les députés de la REM, qui ont 306 sièges sur 573 (soit 53%), ils ne représentent que 16,55% des inscrits, moins d’un électeur sur cinq. Quelle est leur représentativité ? Quelle est leur légitimité ?

D’aucuns objecteront que les abstentionnistes ont tort, de même que ceux qui votent « blanc ». Mais il faut voir là un vrai mode d’expression qui traduit le manque de confiance voire le dégoût des citoyens pour des candidats auxquels ils ne s’identifient pas parce que trop éloignés des réalités et des vraies préoccupations des Français.

Pour avoir une vraie légitimité, un élu devrait avoir la moitié des voix plus une non des suffrages « exprimés » mais du nombre total des inscrits. Là, sa « légitimité » serait incontestable ! Mais pour arriver à un tel résultat et motiver leur électorat, les candidats doivent cesser de prendre les électeurs pour des crétins et apprendre à les mobiliser autrement qu’avec des billevesées ; ils doivent montrer un vrai courage dans l’expression d’idées qui ne soient pas le reflet de minorités, en se prétendant paradoxalement « universelles ». Enfin et surtout ils doivent agir. Assez de vaines promesses et d’idées fumeuses. Messieurs les gouvernants, passez aux actes concrets !

Ne cautionnons pas cette mascarade, ne soyons pas dupes de cette usurpation de pouvoir. Électeurs, réveillez-vous ! Citoyens, exigez un retour à une vraie démocratie pour qu’à nouveau et enfin le peuple soit « souverain » !

À quand le retour d’un vrai « chef » qui aura l’honnêteté et le courage d’un de Gaulle démissionnaire à la suite d’un référendum ?

Alfred Reine